Fissure anale : symptômes et traitement

La fissure anale est une pathologie de l’anus, prise en charge par un médecin spécialiste : le proctologue. Bien qu’elle soit douloureuse, elle peut être soignée par quelques mesures simples ou à l’aide de médicaments. Dans de rares cas, une intervention chirurgicale pourra être nécessaire. Dans cet article, on fait le point sur les symptômes et les traitements de la fissure anale.  

Qu’est-ce qu’une fissure anale ?

La fissure anale est une plaie située à la base du rectum, qui reste bénigne malgré les vives douleurs qu’elle provoque. Il s’agit d’une déchirure de la peau non cancéreuse et sans capacité à le devenir. Elle apparaît notamment quand la région anale est trop sollicitée. Pour cette raison, elle concerne surtout les personnes qui ont des problèmes de transit (constipation, selles dures, diarrhée…). Elle touche autant les hommes que les femmes. Concernant l’âge des personnes impactées, il y a plus de cas chez les adultes d’âge moyen. Toutefois, elle peut également être favorisée par certaines pathologies, telle que la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique du système digestif.

Fissure anale : symptômes et traitement

Les symptômes liés à la fissure anale

La fissure anale se traduit par des symptômes tels qu’une douleur constante dans la région anale, notamment lorsque l’on va à la selle, une sensation de brûlure ou encore des saignements dans les selles ou sur le papier hygiénique. La douleur est souvent très intense et diminue après un passage aux selles. Parmi les symptômes de la fissure anale, on trouve également les démangeaisons à l’anus, qui peuvent entraîner des lésions dues au grattage répété, ou la contraction anale, souvent déclenchée en réflexe à cause de la peur de la douleur, ou causée par des spasmes musculaires du sphincter anal. 

Fissure anale : quel traitement choisir ?

Pour diagnostiquer une fissure anale, le médecin n’aura le plus souvent pas besoin d’examens complémentaires. Il pourra toutefois réaliser une analyse des selles si vous êtes atteint de diarrhée chronique, ou réaliser un examen par rectoscopie ou coloscopie si vous êtes atteint d’une maladie inflammatoire ou s’il soupçonne la présence d’une lésion interne.

Certaines mesures peuvent être prises en prévention pour éviter les fissures anales. La première chose à faire est d’éviter la constipation et les problèmes de transit, en intégrant à son alimentation des aliments riches en fibres, et en buvant 1,5 à 2 litres d’eau par jour. 

En cas de fissure anale, le médecin pourra donner à son patient des conseils, comme celui de ne pas forcer en allant à la selle, d’utiliser un papier hygiénique sans parfum et non irritant, ou de réaliser un bain de siège 2 à 3 fois par jour pour soulager la douleur. Il est également conseillé de se laver avec un savon naturel au pH neutre. 

Les médicaments pour traiter une fissure anale

En cas de fissure anale, un traitement contre la constipation peut s’avérer efficace. Le médecin peut ainsi prescrire à son patient des laxatifs doux, qui se présentent sous forme de suppositoires ou en sachets de poudre. La prise de laxatifs doit bien sûr s’accompagner d’une consommation importante de fibres et d’eau. Pour traiter la douleur, le médecin pourra prescrire des antalgiques ou une crème anesthésiante à son patient.

En dehors de ces traitements de base, le médecin pourra prescrire à son patient un traitement plus ciblé pour agir directement sur la cause des fissures anales. Ces traitements sont recommandés pour les personnes qui ont des fissures anales chroniques, par exemple dues à une hypertonicité du sphincter anal. 

Les médicaments les plus efficaces dans ce cas sont les dérivés nitrés, comme par exemple le médicament Rectogesic à base de trinitrate de glycéryle : ces médicaments vont améliorer la cicatrisation et soulager la douleur. Leur seul point faible est qu’ils entraînent fréquemment des migraines.

Le médecin pourra également prescrire à son patient des injections à base de toxine botulique tels que le Botox, le Xeomin, le Vistabel ou le Neurobloc. Injectés dans le sphincter, ces composés permettent de paralyser les muscles du sphincter anal et de calmer les spasmes. Ce traitement est efficace, bien qu’il soit encore peu reconnu en France. 

Recourir à la chirurgie pour traiter une fissure anale

Si jamais les traitements médicaux n’ont pas fonctionné dans les 6 à 8 semaines pour le traitement de la fissure anale, le médecin pourra préconiser une intervention chirurgicale appelée sphinctérotomie. L’objectif est d’enlever la fissure anale en coupant une partie des muscles du sphincter, ce qui va supprimer les spasmes et favoriser la guérison. Dans 4(% des cas, l’opération peut entraîner une légère incontinence anale dans les jours qui suivent. La cicatrisation est toutefois rapide.